Tuberculosis test on a confiscated Philippines long-tailed macaque from the illegal pet trade
Le commerce illégal et
la possession d’animaux sauvages comme animal de compagnie sont interdits, mais
sont malheureusement encore souvent observés en Asie.
Lors de mon
volontariat vétérinaire au centre Wildlife In Need situé aux Philippines à
Subic Bay ; j’ai pu participer à plusieurs sauvetages.
Photo: Ramos, macaque à longue queue, enfermé dans une petite cage à oiseau comme animal de compagnie
Ramos, macaque a
longue queue ou « Macaca
fascicularis philippiensis » ; a été confisqué pour possession
illégale. Un philippin avait attrapé ce jeune singe vivant dans les rues de
Olongapo (ville situé à coté de la forêt de Subic) pour en faire son animal
domestique. À notre arrivée, l'animal était enfermé dans une petite cage à oiseau et
ce depuis un mois.
Le macaque a été ramené au centre. L’examen clinique montre un animal en
bonne condition physique et en bonne santé. Il a reçu une injection d’Ivermectine
à une dose de 0,4 mg/kg en SC ainsi qu’une injection de Peni-strep à une dose
de 20 mg/kg en IM et a été placé en quarantaine.
Le lendemain,
un test de tuberculinisation a été réalisé. En effet, la tuberculose est encore
bien présente en Asie. Celle-ci est causée par une bactérie saprophyte et
opportuniste « Mycobacterium
tuberculosis ». Étant une zoonose, il est obligatoire de la tester. plusieurs
sous-espèces existent : M. avium-intracellulare, M. kansasii, M. leprae, M.
paratuberculosis, M. gordanae and M. scrofulaceum. La contamination se fait par contact direct avec de l’eau ou un sol
contaminé et ce par voie respiratoire, orale ou dermique.
Tous les primates sont susceptibles d’être atteints. Par ailleurs une
sensibilité plus importante a été observée chez le singe Rhésus.
La tuberculose touche principalement le système respiratoire provoquant initialement de la toux. Mais elle s’étend aussi aux autres systèmes. Les signes cliniques sont ; diarrhée, perte de poids, lymphadénopathie, splénomégalie, lésions cutanées ulcéreuses, atteinte de la muqueuse intestinale, etc… L’animal infecté peut décéder sans aucun signe avant-coureur.
La détection de M. tuberculosis peut se réaliser de plusieurs manières. Via un test intradermique, un écouvillonnage laryngé, gastrique ou fécal ou une radiographie thoraco-abdominale.
L’écouvillon
laryngé se réalise via l’analyse sur solution PBS, sur test Elisa ainsi que par
frottis sur lame pour une analyse au microscope.
La radiographie est intéressante pour la mise en évidence de nodules
thoracique et/ou d’une splénomégalie mais elle ne peut être prise comme
diagnostic seul. En effet, les lésions de tuberculose chez les primates non
humains ne se calcifient que très rarement à la différence des celles que l’on
observe chez les humains.
Le test intradermique ou test de « Mantoux » est considéré comme le test standard pour le diagnostique de la tuberculose. Il se réalise sur 72 heures. L’animal est considéré comme indemne après trois tests négatifs réalisés idéalement à 2 semaines d’intervalle. Le test intradermique est donc réalisable uniquement si l’animal est hospitalisé pendant cette période minimale. Dans le centre WIN seul ce dernier est disponible.
Photo : test intradermique réalisé au niveau de la paupière supérieur de l’animal à une concentration de 50 TU/ml soit 0,1 ml de solution.
Le macaque
confisqué a donc été anesthésié au Zolétil à une dose de 4 mg/kg en
IM. Une injection
intradermique a été réalisée au niveau de la paupière supérieure à une
concentration de 50 TU/ml soit 0,1 ml de solution.
L’injection intradermique comprend un dérivé protéique purifié (DPP) ou
« Purified protein derivative » (PPD) provenant d’une culture de M. tuberculosis.
On peut considérer qu'un test est positif si l’on observe un érythème et
un gonflement de la paupière. De même, une paupière tombante, fermée ou
indurée est un signe positif. Il faut néanmoins tenir compte d’éventuels faux
positifs et négatifs ainsi que de la non-spécificité de certaines espèces (tel que chez les
orangoutans, les langours , ou les animaux précédemment vaccinés) *
*Lowenstine LJ, Osborn KG: Respiratory system diseases of nonhuman
primates. In Abee CR, Mansfield K, Tardif S, et al, editors: Nonhuman primates
in biomedical research, vol 2, ed 2, London, U.K., 2012, Elsevier.
Pour un diagnostic précis il faut donc considérer non seulement
l’historique complet de l’animal et la prévalence de la maladie dans l’environnement
de ce dernier. Mais aussi si possible combiner plusieurs tests. Si ces derniers
s’avèrent positifs, un examen anapathologique et histopathologique post mortem
permettent un résultat fiable. En effet, la tuberculose étant une zoonose, l’animal
positif doit être euthanasié. Ramos, a été constaté indemne.
Pour terminer, les macaques sont attirés dans les villes par la facilité
pour eux de trouver de la nourriture. Ce phénomène est aggravé par les touristes
et les citadins leur donnant un accès facile et leur jetant de la nourriture
sous le nez. Ils deviennent a force, de plus en plus agressifs envers les
humains et causent de nombreux dégâts tant matériels que physiques et cela
augmente fortement les risques zoonotiques.